RFK Jr. réduit les bureaux de santé des minorités au sein du HHS

La restructuration menée par Robert F. Kennedy Jr. au sein du Département de la Santé et des Services sociaux (HHS) suscite une vive inquiétude, car elle implique de lourdes coupes dans les divisions consacrées à la santé des minorités et des populations défavorisées. Ces réductions pourraient compromettre des décennies de progrès dans la lutte contre les inégalités de santé aux États-Unis.

Des bureaux essentiels fortement réduits

Au moins sept agences ciblant la santé des minorités — dont le CDC, la FDA, les NIH, le CMS, le HRSA et le SAMHSA — ont vu leurs effectifs considérablement réduits, certains bureaux étant entièrement vidés de leur personnel. Ces unités jouent pourtant un rôle crucial dans l’accès aux soins, la recherche sur les disparités et le soutien communautaire.

Les experts alertent sur les conséquences sanitaires nationales

Des universitaires et chercheurs en politique de santé avertissent que ces coupes risquent d’aggraver les inégalités existantes. D’après la professeure Stephanie Ettinger De Cuba de l’Université de Boston, affaiblir ces structures nuira à l’ensemble de la population : « Ce n’est pas un jeu à somme nulle… les conséquences toucheront tout le monde. »

Une étude financée par le NIMHD estime que les inégalités raciales et ethniques en matière de santé ont coûté 451 milliards de dollars à l’économie américaine en 2018.

Une nouvelle agence au cœur d’une restructuration controversée

Kennedy prévoit de fusionner plusieurs agences dans une entité nommée Administration for a Healthy America, tout en supprimant 10 000 emplois. Cette proposition, qui réduirait le budget du HHS d’un tiers (environ 40 milliards de dollars), nécessite l’approbation du Congrès.

Des observateurs estiment que cette réforme vise à limiter le champ d’action et les ressources des bureaux existants sans pouvoir les fermer complètement, ce que la loi ne permet pas.

Manque de données et recul des programmes communautaires

Selon Samantha Artiga de la KFF, la perte de personnel entraînera une perte de données essentielles sur les disparités, rendant les problèmes invisibles. Cela affectera aussi les organisations locales dépendantes de subventions fédérales pour offrir des soins adaptés culturellement aux populations vulnérables.

« La philanthropie ne peut pas compenser ces coupes. Seul l’État en a les moyens », avertit Ettinger De Cuba.

Les coupes amélioreront-elles réellement l’efficacité du HHS ?

Alors que Kennedy affirme vouloir rendre le HHS plus efficace, des experts comme Nathan Boucher de l’Université Duke estiment que ces coupes auront l’effet inverse. Maintenir des bureaux spécialisés permettrait au contraire de mieux cibler les besoins et d’optimiser les dépenses publiques.

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