Barclays dépasse les attentes malgré les tensions commerciales croissantes

La banque britannique Barclays a publié des résultats solides au premier trimestre, dépassant les prévisions des analystes en matière de revenus et de bénéfices. Toutefois, la banque se prépare à affronter des turbulences liées aux tensions commerciales mondiales et à un éventuel ralentissement économique, notamment en raison de son exposition importante aux États-Unis.

Résultats supérieurs aux attentes, portés par l’investissement

Le bénéfice avant impôts s’est élevé à 2,7 milliards de livres sterling (3,6 milliards de dollars), en hausse de 11 % par rapport à l’année précédente, dépassant largement les prévisions de 2,49 milliards. Les revenus du groupe ont atteint 7,7 milliards de livres, tirés par une hausse de 16 % des recettes de la banque d’investissement, qui s’élèvent à 3,87 milliards. Le rendement des capitaux propres tangibles a grimpé à 14 %, contre 7,5 % au dernier trimestre 2023.

À la Bourse de Londres, l’action Barclays a progressé de 2 % en début de séance.

L’exposition américaine suscite des inquiétudes face aux droits de douane

Barclays est fortement exposée au marché américain, notamment depuis l’acquisition des activités de banque d’investissement de Lehman Brothers. Alors que l’administration Trump impose de nouveaux droits de douane à l’échelle mondiale, cette dépendance devient un risque majeur. Le PDG, C.S. Venkatakrishnan, a souligné que la volatilité accrue des marchés pourrait affecter la prise de décision des entreprises comme des particuliers.

Le PDG avertit d’un ralentissement économique potentiel

Interrogé par CNBC, Venkatakrishnan a déclaré que la volatilité des marchés, bien qu’elle offre des opportunités de revenus, freine également la dynamique des clients. Selon lui, l’incertitude prolongée pourrait ralentir l’activité économique tant au Royaume-Uni qu’aux États-Unis.

Il a souligné l’importance de rester préparé à différents scénarios, malgré un bon point de départ au premier trimestre.

Résultats contrastés pour la banque de détail américaine

La branche américaine de banque de détail a enregistré un rendement des capitaux propres de 9,1 % en 2024, contre 4,1 % l’année précédente. Le revenu de cette unité a légèrement augmenté à 864 millions de livres, mais le bénéfice avant impôts a reculé de 7 %, à 55 millions. Selon RBC Capital Markets, le dépassement des bénéfices est dû aux revenus, mais a été en partie compensé par des provisions plus élevées.

Les analystes ont ajouté que l’exposition de Barclays aux marchés américains pourrait exercer une pression supplémentaire sur le titre, en particulier si la rhétorique protectionniste persiste.

Succès domestique alors que les concurrents se replient

Au Royaume-Uni, la banque de détail de Barclays a vu ses revenus grimper de 12 % à 484 millions de livres, et son bénéfice avant impôts de 23 % à 207 millions, soutenus par l’intégration de Tesco Bank.

Dans le même temps, HSBC prévoit de réduire ses activités de fusions-acquisitions au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Europe. Banco Santander, devenu récemment la plus grande banque d’Europe continentale par capitalisation, a annoncé en mars la suppression de 750 postes et la fermeture de 95 agences au Royaume-Uni d’ici mi-2025.

Le Royaume-Uni tente de tirer parti de l’après-Brexit

Alors que l’Union européenne a été frappée par des droits de douane américains de 20 % — temporairement suspendus — le Royaume-Uni n’en subit que 10 %. Cela pourrait représenter un avantage stratégique dans les négociations commerciales transatlantiques. Néanmoins, le ralentissement du commerce mondial risque d’assombrir ces perspectives.

Barclays peut-elle continuer à prospérer malgré les incertitudes mondiales ?

Malgré une performance robuste au premier trimestre, Barclays reste confrontée à des vents contraires : tensions commerciales, volatilité des marchés et incertitudes économiques. La banque saura-t-elle maintenir sa trajectoire dans ce climat mondial instable ?

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