La Banque d’Angleterre pourrait accélérer les baisses de taux face aux tarifs de Trump

La Banque d’Angleterre (BoE) devrait réduire son taux directeur le 8 mai alors que les tarifs douaniers imposés par le président américain Donald Trump fragilisent les perspectives de croissance mondiale. Des économistes préviennent que la BoE devra peut-être abandonner sa stratégie prudente pour adopter des réductions de taux plus rapides.

Une baisse des taux attendue en mai

La BoE est attendue pour une baisse de 25 points de base, ramenant les taux de 4,5 %. L’activité du secteur privé britannique a chuté en avril à son niveau le plus bas depuis les turbulences provoquées par le budget de Liz Truss en 2022. Aux États-Unis, la production s’est contractée pour la première fois en trois ans.

Les économistes plaident pour une action plus rapide

Andrew Bailey, gouverneur de la BoE, a exprimé son inquiétude après la révision à la baisse des prévisions de croissance mondiale par le FMI. Rob Wood, économiste chez Pantheon Macroeconomics, anticipe des baisses consécutives en mai et en juin — une première depuis la pandémie de 2020. Il affirme que « le comportement erratique de Donald Trump » justifie une telle décision.

Des divergences internes autour de l’inflation

Certains membres du comité monétaire restent prudents. L’inflation annuelle a atteint 2,6 % en mars, toujours au-dessus de l’objectif de 2 %. La hausse des salaires, proche de 6 %, est considérée comme incompatible avec une inflation maîtrisée. Toutefois, Megan Greene soutient que les tarifs américains pourraient faire baisser l’inflation britannique en redirigeant les exportations européennes et chinoises vers le Royaume-Uni.

Une baisse des prévisions à moyen terme

Les entreprises britanniques réduisent leurs recrutements en raison de la hausse des impôts et du salaire minimum. Selon UBS, la baisse des prix de l’énergie et la hausse de la livre sterling devraient conduire la BoE à abaisser ses prévisions d’inflation pour 2025 et 2026 à respectivement 3,2 % et 2,1 %. Des révisions à la baisse du PIB pour 2026 sont également envisagées.

La BoE pourrait également modifier son langage sur les taux. Liz Martins (HSBC) avertit : « La prudence peut aussi vouloir dire faire trop peu. »

Vers un tournant monétaire mondial ?

Le revirement de la BoE pourrait signaler un changement de cap pour d’autres banques centrales confrontées aux chocs géopolitiques et inflationnistes. Les baisses de taux rapides renforceront-elles l’économie ou exposeront-elles à de nouveaux risques ?

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